Une recherche vocale et chorégraphique dans un contexte théâtral original et personnel. Comme si les racines s'imposaient. Comme si elles étaient là, plantées dans la terre, au fond du ventre, au centre du monde, de mon monde, au centre de moi, de ce grain de sable éphémère, de cette bulle de vie qui vibre encore, qui résonne et se tait, qui crie, hurle et soupire avant de se taire, de taire, de se terre, dans le souvenir d'avoir été, dans l'espoir d'être avec soi, dans une cohérence, un état d'équilibre, un équilibre en équilibre, prêt à tomber, prêt à tenir, prêt à avancer peut-être, encore, encore, encore un peu, encore avec force, énergie et chaleur.
N'est-on pas que la somme ou la soustraction de tous les états passés et présents, dont on ne fut que le filtre, vague torrent dévasté et fécond, sur le fil d'un temps qui s'efface, qui s'échappe... En s'inscrivant pourtant, au fond du lit de plantes, d'algues, de mousses, qui frissonnent encore?
Chris Pagès